Bob Dylan, Nobel de littérature

Alors que son dernier album date de mai 2016, et qu’il y semblait « dans l’ombre de Franck Sinatra », Bob Dylan est resté sous la lumière des projecteurs le 13 novembre, pour le Prix Nobel de littérature, 23 ans après un autre américain, Toni Morisson qui l’a reçu en 1993.

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Au commencement était « sa » plume

Institué par Alfred Nobel depuis 1901, le prix Nobel de littérature reconnait à un auteur les empreintes que laisse son œuvre littéraire au sein de l’humanité. Au-delà de la reconnaissance mondialement reconnue à cet auteur par le prix, il faut voir aussi le beau pactole qui accompagne les honneurs : 822.000 euros (huit millions de couronnes suédoises).

Le prix Nobel de littérature fut jusque-là décerné à des essayistes, des romanciers, des poètes, des dramaturges… jamais encore à un musicien. Bob Dylan rejoint cette longue liste de lauréats du prestigieux prix, qui va du poète français Sully Prudhomme (1901) à l’écrivaine et journaliste Svetlana Aleksievitch (2015), en passant par André Gide (1947) Churchill (1953), Camus (1957), Sartre (1964).

L’Académie Suédoise chargé d’attribuer le prix Nobel de littérature, reconnait à Bob Dylan d’avoir contribué à enrichir la tradition musicale américaine de « nouveaux concepts poétiques », selon les propos de la secrétaire générale de l’organisation, Sara Danius. Selon elle, l’artiste s’inscrit dans la tradition de William Blake. Sur le plan littéraire, ses influences sont celle de Woody Guthrie (Bound For Glory) ou celle d’Arthur Rimbaud.

Pour la petite histoire d’une légende

Né dans le Minnesota le 24 mai 1941, de son vrai nom Robert Allen Zimmerman,  fait changer officiellement son patronyme pour celui de Bob Dylan, le 9 août 1962. Il est une figure de proue de la musique populaire. Chroniqueur des faits de société, la plupart de ses chansons sont le récit de la société américaine dans laquelle il vit. Son militantisme envers la paix est consigné dans des chansons comme Blowin’ in the wind, paru dans son second album, The Freewheelin’ Bob Dylan. Il compose dans la pure tradition musicale américaine du folk, du country (Nashville Skyline), du blues, du rock ‘n’ roll qu’il connait avec les Beattles, etc.

Bob découvre le folk à 18 ans dans un quartier qui a une mauvaise réputation, Minneapolis, en délaissant ses études à l’université du Minnesota où il est inscrit à cette époque. Il participe amplement à la renaissance du Folk pour laquelle Robert Shelton, critique musical, lui consacre sa plume dans le New-York Times, le 26 septembre 1961.

Son premier album paraît chez Columbia Records en mars 1962 grâce John H. Hammond, directeur artistique dans la célèbre boîte de production, qui le repère grâce à la chanson Come Back Baby, que chantait alors Bob Dylan à Carolyn Hester, figure du Folk, lors d’une séance d’enregistrement.

En 1979 il se convertit au christianisme qu’il quitte ensuite en 1983, laissant au cours de cette période des chansons aux influences Gospel, et l’un des albums appréciés de cette période chrétienne, Slow Train Coming.

Autres distinctions reçues par Bob Dylan

13 décembre 1963, prix Tom Paine, décerné par l’ECLC (Emergency Civil Liberty Committee) à une personnalité engagée dans le combat pour « la liberté et l’égalité », malgré son discours désastreux prononcé sous la brume de l’alcool. 2008, le prestigieux prix Pulitzer décerné habituellement aux journalistes, reconnait l’immensité du génie de Bob Dylan.